L’intelligence artificielle ! Passionnant, non ? C’était hier soir la thématique de l’excellente soirée #LaREF71 proposée par le Medef71. Un teasing malin était orchestré depuis des semaines avec l’apparition de « Lia », créature virtuelle plus vraie que nature, que chacun(e) a pu retrouver hier soir en qualité d’intervenante numérique aux côtés d’Alexia Borg, beaucoup plus réelle ! Au final, ce sont près de 900 personnes qui ont pu assister aux différentes interventions : un vrai score d’affluence.
Qu’en retirer ? Une évidence tout d’abord
Lorsque Olivier Babeau, l’un des brillants conférenciers, demande à l’assistance « qui ? » n’a pas encore utilisé d’outil relatif à l’Intelligence Artificielle, ce ne sont que quelques mains qui se lèvent. Le constat est donc là (l’auriez-vous levée, vous, la main ?).
Et si dans une grande majorité des cas, nous avons aujourd’hui une utilisation « générative » de l’IA (réponse documentée à une question, production de contenu d’après des ordres -prompts- donnés), une question est revenue plusieurs fois lors des échanges : « Comment tirer le réel bénéfice de l’IA dans une PME en 2025 ? ». La réponse est forcément particulière, au cas par cas. Mais notons que la notion d’automatisation des tâches est une première réponse, et qu’elle peut concerner dans toutes les entreprises, à des niveaux différents, l’administration, la relation commerciale de premier niveau, ou encore les ressources humaines, entre autres. Et ce dans de nombreux domaines : créatifs et industriels par exemple, avec à chaque fois de vraies possibilités d’optimisation des temps, tout en intégrant une notion d’exactitude, partout où la valeur ajoutée de l’homme n’est pas d’évidence.
C’est une révolution en cours, c’est maintenant, et c’est une bonne nouvelle. Je partage l’optimisme d’Emmanuel Moyrand, autre intervenant, sur ce sujet : il s’agit ici d’être celui ou celle qui tirera parti de cette nouvelle donne, et les possibilités sont à notre porte.
Les métiers créatifs donc et l’IA ?
Voilà qui m’intéresse particulièrement, bien sûr ! Parlons-en : nous intégrons l’IA chez Publigo dans plusieurs phases de production de l’agence depuis un certain temps. Peut-on dire, après analyse, qu’elle est une menace pour autant ? Pour nos métiers, agences de communication, les journalistes, les vidéastes ? Non, c’est même tout le contraire. L’intelligence artificielle est une opportunité, comme pour nombre d’autres, sur les aspects « production » purs. La création de logo d’un clic, le site internet dans l’heure et la rédaction de contenu « textes » relatifs à une ligne marketing à la minute ? C’est en effet désormais possible.
Ces nouveaux outils (attention : toutes proportions gardées) peuvent faire penser à l’apparition et à la démocratisation des premiers logiciels de mise en page ou de design (je fais partie d’une génération suffisamment « vintage » pour en parler) pour la création.
Soudain, chacun a vu la possibilité de produire son propre logo, de mettre en forme son affiche via des logiciels plus ou moins dédiés, et plus tard, une tentative de webdesign.. et a même eu le droit d’en être « auto satisfait ». Professionnel pour autant ? Réussi ? L’histoire juge. Et les résultats, que ce soit en termes de lisibilité, de compréhension, de différenciation, de message, de règles esthétiques, sont souvent intéressants à analyser, pas nécessairement à reproduire. L’IA va beaucoup plus loin et si la comparaison est malaisée, le principe est le même : à la base est l’idée.
Si je me plais à cuisiner, j’ai dans ma cuisine tous les ingrédients pour bien faire, avec des appareils magiques, des robots capables de transformer une variété d’ingrédients en plats non seulement comestibles, mais souvent bien réussis. Est-ce excellent pour autant ? J’ai beau être fier de moi (j’y ai mis tout mon cœur !), on me dit que je ne rivalise pas avec le restaurant voisin, au professionnel de la gastronomie.
Mon ego est-il touché ? Il ne faudrait pas, chacun son métier.
Le cuisinier professionnel, véritable créatif, apporte son audace, sa maîtrise et sa créativité. Quel équilibre ! Pendant ce temps, le temps que je pourrais passer en cuisine est du temps que je ne consacre pas à mon propre domaine d’expertise, celui qui me permet de gagner ma vie… et de m’offrir un bon restaurant, par exemple.
Ainsi, en rémunérant un restaurateur, je contribue à son activité, et lui-même, en retour, peut devenir mon client en sollicitant mes services pour une communication professionnelle qui lui permettra d’attirer de nouveaux clients et de fidéliser les anciens. Pour me nourrir, ce que je produis suffira, pour la performance, je dois aller voir un professionnel, tant en termes de résultat que de gestion du temps : CQFD ! Et en 2025, nos entreprises ne peuvent se nourrir que d’excellence pour vivre et se développer.
Par ailleurs, les productions créatives de l’IA, côté textes par exemple (ceci a très bien été mentionné hier soir par les spécialistes) ont – pour le moment ? – un inconvénient : l’ennui. La compilation des données et le rendu peuvent se révéler exacts pour un développement documentaire, un courrier type, mais la recette (on y revient !) manque de goût. Le cumul de tous les ingrédients glanés ici ou là ne donne pas un sel particulier, n’intègre pas d’analyse « décalée », le biais humain. Bien sûr, malheur au professionnel créatif établi, dont les productions oscillent entre le moyen et le rien, sans relief ni piquant, sans relation particulière avec le client, sans pleine compréhension .. mais ceci a toujours été vrai, IA ou pas, dans de bien nombreux métiers.
Ensemble, nous irons plus vite, sans perte de qualité. Nous travaillerons de manière plus juste, avec plus de temps pour notre « couche de seniorité » comme nommée hier. Cela nous permettra de nous concentrer sur notre réelle valeur ajoutée en automatisant la partie industrialisable, moyenne, duplicable de nos métiers à toutes et tous. Les entreprises devront développer plus que jamais leur différence, leur « marque employeur » pour la faire vivre, attirer les clients, les talents.
J’ai noté, comme le reste de l’assistance sans doute, que facilement munis désormais d’outils « qui font tant » à notre place, il nous faudra nous discipliner nous-même. Dans tous les pans de notre vie, pour sortir du cadre et ne pas uniquement être « assistés », récipiendaire de tout un savoir et de toute la puissance de calcul numérique, consommateurs hébétés, non acteurs.
Les opportunités sont nombreuses et les outils présents et à venir fascinants. À nous de jouer, ensemble !
Merci au Mouvement des entreprises de France Saône-et-Loire, son Président Fabien Rossignol et son équipe : Delphine Jacob, Karine Vanetti, Maéva Panillard, Ghislaine Jaccoux, Noëlla Ghorzi, Fanny Alix et Marius Bayle pour cette magnifique soirée thématique, qui a pu forger les opinions.